Lorsqu’on se lance dans l’aventure de l’entreprenariat, bien des interrogations et des doutes nous empêchent de dormir la nuit…
Voici donc les réponses aux 6 questions les plus importantes à vous poser avant de commencer votre activité de graphiste indépendant.
Comment établir un devis en tant que graphiste ?
Comment évaluer le tarif de sa prestation, voici sans doute la question la plus courante que se posent tous les indépendants. Les graphistes n’y font bien évidemment pas exception…
Pour parvenir à établir vos devis sans couper les cheveux en quatre à chaque fois, voici quelques règles simples à suivre.
Fixez votre tarif journalier une bonne fois.
- Au minimum, un débutant facture sa journée entre 250 et 300 €.
- Un graphiste expert facture en moyenne sa journée entre 400 et 600 € (voire bien plus).
Besoin d’aide pour calculer vos tarifs ? Utilisez un outil de calcul gratuit comme TauxHoraire.com !
Estimez le temps de travail que requiert la mission pour laquelle vous devez établir un devis. Une fois fait, multipliez ce temps par votre tarif jour.
Chiffrez à présent la cession de vos droits.
- Toute création originale induit des frais de droits d’auteur à facturer au client à qui vous les cédez.
- Vous pouvez calculer le montant de ces droits à l’aide d’un pourcentage sur le nombre de tirages qui seront produits à partir de votre œuvre originale.
- Pour vous faciliter la vie, vous pouvez aussi inclure ces frais de cession directement dans votre tarif journalier.
En fonction des circonstances exceptionnelles de votre mission (exemple : un travail urgent), vous pouvez bien évidemment moduler votre tarif.
À lire aussi : Que doit comporter le devis d’un graphiste ?
Quel montant de TVA un graphiste doit-il appliquer ?
Pour commencer, si vous êtes micro-entrepreneur, sachez que la TVA n’est pas applicable dans votre cas. Vous pouvez donc passer à la question suivante.
Pour les autres, la question est épineuse car sa réponse dépend notamment de la manière dont on considère le travail graphique et son résultat.
Afin de vous y retrouver, sachez que la facturation à 10 % de TVA s’applique en cas de rémunération de droits d’auteur uniquement.
- La facturation des graphistes n’est pas si simple puisqu’elle inclut illustrations, recherche graphique, typo, etc.
- En facturant à 10 %, vous risquez donc un jour d’être tenu de justifier votre facturation afin de prouver qu’elle entre bien dans le cadre des droits d’auteur.
- Et pour prouver cela, vous devez justement avoir signé un contrat de droits d’auteur.
- Dans le cas contraire, préférez donc facturer à 20 % de TVA afin de vous éviter un redressement fiscal.
À lire aussi : Graphiste freelance : comment communiquer et se faire connaître ?
Comment gérer un impayé ?
Sauf si vous êtes convenu d’un délai de règlement plus long avec votre client, le délai légal de paiement d’une facture est de 30 jours.
Dès lors que ce délai légal est dépassé, vous pouvez appliquer des pénalités de retard. Celles-ci sont à ajouter à l’indemnité forfaitaire de 40 € en vigueur depuis 2013.
En cas d’impayé avéré, vous devez rester le plus distant possible. Inutile de harceler le client par e-mail ou par téléphone. Passez directement par courrier :
- Envoyez une relance informelle, amiable mais non-conciliante.
- Sans retour sous huit jours, envoyez une relance par courrier recommandé.
- Passé un délai de huit jours sans retour, passez à la mise en demeure par courrier recommandé.
- Après 15 jours, vous pouvez passer à une demande d’injonction de payer qui vous permettra d’obtenir une ordonnance du tribunal de commerce.
- En cas d’opposition à l’ordonnance, vous recevrez un avis d’audience devant un juge.
Soyez irréprochable ! Évitez les menaces et ne tentez pas de retirer le produit livré. Vos courriers doivent rester exclusivement concentrés sur le sujet : la facture impayée et ses pénalités de retard.
Comment protéger ses créations graphiques ?
En tant que créatif, vous vous êtes sans doute déjà demandé comment protéger vos œuvres contre le plagiat et le vol. Pour commencer, sachez que le terme légal ici n’est ni “plagiat”, ni “vol” mais “contrefaçon”.
Rappelons qu’en France une œuvre est automatiquement protégée. (Rèf. Code de la propriété intellectuelle). Aucun dépôt n’est donc nécessaire pour que cette protection s’applique. Seule votre autorisation écrite permet donc l’utilisation de votre œuvre.
Le plus difficile en cas de contrefaçons est de prouver votre paternité de l’œuvre. Afin de bénéficier d’une preuve irréfutable, vous pouvez déposer votre création auprès :
- d’un officier ministériel (huissier ou notaire),
- de l’INPI,
- d’une société d’auteurs,
- d’un service en ligne privé spécialisé.
Une lettre non ouverte et recommandée avec accusé de réception permet également de prouver l’antériorité de votre œuvre sur sa contrefaçon.
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Un graphiste doit-il fournir ses fichiers sources ?
Attention, bien des clients imaginent que votre travail englobe la livraison de vos sources en plus de l’œuvre originale.
Pourtant, personne ne demande au concessionnaire automobile de fournir les plans de construction du véhicule vendu n’est-ce pas ? Ne sous-estimez donc pas la valeur marchande de vos sources que vous pouvez vendre indépendamment de votre création.
Dans tous les cas, la cession de vos droits d’auteur sur l’œuvre créée n’inclut aucunement vos sources. Votre client n’a donc pas le droit de s’en servir, sauf si vous lui vendez vos droits sur ces fichiers.
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Un graphiste a-t-il le droit de vendre des reproductions imprimées de ses créations ?
La réponse est très clairement non. En tant que graphiste, vous bénéficiez du statut d’artiste-auteur (créatif professionnel affilié au régime social des auteurs).
Et ce statut prévoit que seule l’œuvre originale peut faire l’objet d’une facturation, soit la toute première matérialisation de votre création graphique, que celle-ci soit :
- un dessin traditionnel, dont l’original est la feuille,
- une création par ordinateur, dont l’original est le fichier.
Tout autre exemplaire de cette œuvre originale est considéré comme une reproduction, ce qui l’exclut donc du régime social des auteurs.
Par conséquent, vous n’avez absolument pas le droit de facturer et de déclarer des ventes d’impressions.
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