Notre société est de plus en plus sensibilisée au handicap. Les lieux publics, les transports en commun, les magasins s’ouvrent aux fauteuils roulants.
Les packagings (et parfois même les affiches) intègrent le braille dès leur conception.
Il n’y a plus que sur internet que l’accessibilité reste presque ignorée, par les grands groupes autant que par les nouveaux sites.
Communiquer avec tous, c’est aussi chercher à rendre son message clair et compréhensible pour toutes les catégories de population. Y compris, donc, les personnes en situation de handicap (physique ou mental). Dans ce contexte, on parle d’accessibilité.
Voici comment concevoir vos designs pour qu’ils soient accessibles à tous.
L’accessibilité pour les sourds et malentendants
Avec l’avènement des vidéos sur internet, les sourds et malentendants se retrouvent parfois laissés de côté.
Voici comment leur faciliter le surf en ligne :
- Utiliser des sous-titres ou des transcriptions pour les vidéos. Un procédé qui semble évident mais qui reste encore peu exploité, à part peut-être pour les formations en ligne.
- Proposer plusieurs moyens de rentrer en contact avec vous. Il n’y a pas que le téléphone dans la vie : les formulaires ou les mails peuvent simplifier la mise en relation.
- Prévoir une mise en page linéaire, logique et bien segmentée. Il s’agit d’ailleurs d’un conseil de base pour tous les utilisateurs. Restez simple, pour avoir plus de chance d’être bien compris.
Préparer un site accessible pour les malvoyants
Avoir des difficultés de vision n’empêche pas d’utiliser internet.
C’est cependant plus facile si :
- le contraste entre le fond et le texte est important ;
- la taille de la police de caractères n’est pas trop réduite ;
- chaque bouton ou appel à l’action est présenté en associant forme, couleur et texte, offrant ainsi plusieurs niveaux de lecture ;
- le site est web responsive et que l’affichage s’adapte au zoom sélectionné par l’utilisateur.
L’idée est de rendre la navigation plus aisée, sans multiplier exagérément les sources d’informations sur une seule page.
À lire aussi : 13 outils pour vérifier l’accessibilité de votre site internet
Concevoir pour les utilisateurs dyslexiques
La dyslexie est aujourd’hui de mieux en mieux connue. On en sait maintenant plus sur l’importance de la présentation pour la lecture d’un texte.
Pour ces publics, vous pourrez :
- utiliser des images et des graphiques pour illustrer vos textes ;
- éviter l’italique ou le surlignage ;
- avoir une mise en page aérée, avec une justification à gauche et un interlignage suffisant ;
- prévoir des listes pour guider la lecture.
Penser aux applications de lecteurs d’écran
Les personnes malvoyantes peuvent parfois s’appuyer sur des logiciels ou des applications qui voient la page à leur place.
Certaines pratiques leur facilitent le travail :
- décrire précisément les images dans les balises ALT ;
- prévoir des liens explicites : « contactez-nous » plutôt que « cliquez ici »
- structurer le contenu avec des balises HTML5, afin que le navigateur repère directement la structure du texte.
Faciliter la vie des personnes en situation de handicap moteur
En dehors de la structure du texte, c’est toute l’ergonomie d’un site qui peut être améliorée pour les personnes en situation de déficience motrice, momentanée ou durable.
Ainsi, vous préférerez :
- les larges zones d’action : il est plus facile de cliquer sur un grand rectangle que dans un petit carré à cocher ;
- des formulaires aux champs bien séparés : un par ligne ;
- des raccourcis : comme un moteur de recherche interne qui complète automatiquement le champ « ville » d’un formulaire, pour que l’utilisateur n’ait pas à le saisir.
Comment améliorer la lisibilité d’un texte ?
Le premier réflexe au moment de vouloir proposer un document écrit à des personnes dont la vue a décliné ? Augmenter le corps des caractères.
L’idée n’est pas mauvaise, mais la taille d’un texte n’est pas le seul élément à prendre en compte. Il faut être attentif aux effets d’échelle : la taille relative d’un caractère est déterminée par sa hauteur d’x, à savoir la hauteur exacte de sa lettre x, qui ne comporte ni hampe ni jambage. Or, plus le rapport entre les lettres majuscules et minuscules est important, plus la hauteur d’x augmente… et plus la police de caractère semble lisible.
Il faut aussi être attentif à ne pas choisir des caractères trop étends ou trop condensés, qui contrarieraient la fluidité de la lecture.
Si choisir une typographie adéquate, sans trop d’effets de style, compte, il faut aussi penser à la mise en page. C’est-à-dire :
- Opter pour des colonnes, ou des lignes, qui ne soient ni trop longues ni trop courtes ;
- Ajuster l’approche (l’espace entre deux lettres, lignes ou paragraphes) comme l’interlignage pour que les lettres ne se touchent ni se chevauchent, sans être pour autant trop éloignées les unes des autres. On estime de manière générale que l’interlignage idéal correspond à 120 % de la taille des caractères… mais cela peut être adapté selon le public cible ;
- Aligner sur la gauche plutôt que de justifier (surtout pour les textes longs) ;
- Limiter l’usage de l’italique et du soulignement.
L’accessibilité, c’est aussi sur vos documents imprimés
De nombreux détails peuvent faciliter la lecture d’un document imprimé. Cela passe par :
- Le papier : un papier mat ou non couché sera plus lisible qu’un papier brillant. Des blancs trop éclatants seront d’ailleurs tout aussi gênants pour les lecteurs, quelle que soit leur sensibilité.
- La hiérarchie : savoir présenter les différents éléments graphiques dans un ordre logique sera utile pour tous les lecteurs.
- Les couleurs : il faut compter une différence de luminosité d’au moins 70 % entre la teinte de l’arrière-plan et celle du texte. Pour le vérifier rapidement, il suffit de visualiser son document en noir et blanc : si les différentes couches se mélangent, c’est que le contraste n’est pas assez important.
Portez une attention suffisante aux effets de la couleur, et pas seulement psychologiques : quand la saturation, la luminosité ou l’intensité des couleurs complémentaires (c’est-à-dire opposées sur le cercle chromatique) sont trop similaires, cela crée une impression de vibration optique. Un phénomène qui génère de la fatigue oculaire et peut considérablement embarrasser vos lecteurs… voire les dissuader d’accorder trop d’attention à ce que vous leur présentez.
Conclusion
Proposer un site clair et facile à lire sera utile pour tous, et pas seulement pour les personnes en situation de handicap.
C’est une démarche qui vous oblige à rechercher la plus grande clarté… mais qui devrait aussi rendre vos présentations plus efficaces. Tout le monde préfère lire un texte aéré, présenté de manière logique, où il est facile de se retrouver… Vous aussi ! Alors concevez vos designs pour tous et chacun aura du plaisir à les consulter.
Cette technique vaut d’ailleurs autant pour un site internet que pour un flyer, pour une affiche, un catalogue ou un document interne. Quelle que soit le format du document, vous avez tout à gagner à le rendre accessible à tous.
Certaines d’actions mises en place pour l’accessibilité des sites internet peuvent aussi être favorable au SEO… Raison de plus pour s’y mettre dès aujourd’hui !
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