Né de la contraction des termes « deep learning » et « fake news », le deepfake désigne « des vidéos ou images truquées hyper réalistes, générées via une technique de synthèse d’images basée sur l’intelligence artificielle ».
Si les toutes premières vidéos du genre publiées dès 2016 ont pu surprendre et amuser, la donne est en train de changer puisque de l’inquiétude se fait ressentir.
En effet, avec la démocratisation de cette technologie, les deepfakes se multiplient et il pourrait devenir difficile de démêler le vrai du faux.
Il semblerait d’ailleurs que la lutte contre ce type de contenus ait déjà débuté. On vous dit tout dans cet article…
Le deepfake, une tendance en 2020 ?
Présentée au public pour la première fois en 2016, la technologie « deepfake » (ou hypertrucage en français) permet de superposer des fichiers audio et vidéo existants sur d’autres vidéos.
À ses débuts, elle a permis de créer des vidéos amusantes de type « parodies ». Autrement dit, si l’effet visuel était au rendez-vous — souvent la transposition d’un visage dans une vidéo – il n’y avait aucun doute quant au fait que le contenu visionné était un « fake ».
Depuis, la technologie s’est améliorée et en 2019, elle a commencé à faire parler davantage d’elle à travers le succès rencontré par l’application chinoise Zao. Celle-ci permettait aux utilisateurs d’intégrer le visage de la personne de leur choix dans des scènes de films ou de jeux télévisés.
Dans le même temps, Google a développé un outil open source, TensorFlow, permettant de créer des deepfakes à volonté. Aussi, en s’appuyant sur ce dernier, des centaines de développeurs ont lancé leur application « deepfake » sur Android et iOS.
Dès le début de l’année 2020, la démocratisation du deepfake va connaître une nouvelle accélération, deux plateformes très populaires — TikTok et Snapchat — s’apprêtant à lancer leurs fonctionnalités en lien avec cette technologie.
Aussi, même si tout le monde ne le souhaite pas, le deepfake devrait bien être l’une des tendances de 2020.
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Une technologie à ne pas laisser entre toutes les mains ?
À l’heure où le grand public va pouvoir accéder à la technologie « deepfake » comme bon lui semble, voilà que bien des questions se posent à son sujet.
En effet, si elle avait surtout permis de créer des contenus amusants jusque-là, elle a commencé à être utilisée à des fins politiques à la fin de l’année 2019.
Attention : Une fausse vidéo du président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, annonçant l’éradication du sida a effectivement été vue plus de 3 millions de fois. De la désinformation certes mais le public ne s’était globalement pas fait duper…
Il faut dire que la technologie connaît encore quelques ratés et qu’il est encore possible d’identifier ce qui est du fake de ce qui est vrai.
Mais pour combien de temps encore ? La technologie progresse vite et il est certain que dans très peu de temps, de fausses interviews ou conférences, plus vraies que nature, vont venir alimenter Internet.
Or, leur impact négatif pourra avoir de lourdes conséquences. Imaginez qu’une fausse vidéo compromettante ciblant un dirigeant d’entreprise soit publiée, le cours en Bourse de sa société pourrait s’effondrer !
Le risque lié aux deepfakes va donc bien plus loin que de la simple désinformation…
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La lutte contre les deepfakes est lancée
À l’heure où les États-Unis s’apprêtent à vivre — en 2020 — des élections présidentielles particulièrement tendues, la question des deepfakes est prise très au sérieux.
Il y a peu, le House Intelligence Committee estimait ainsi que « les deepfakes soulèvent de graves questions liées à la sécurité nationale et à la gouvernance démocratique, avec des individus et électeurs qui ne peuvent plus faire confiance à leurs propres yeux ou oreilles lorsqu’ils évaluent l’authenticité de ce qu’ils voient sur leurs écrans ».
D’ailleurs, dès l’automne 2019, la Californie a pris la décision de ratifier deux lois rendant illégale la publication d’un deepfake pornographique ou d’un deepfake politique au cours des 60 jours précédant une élection.
- En parallèle, les géants américains que sont Facebook, Google et AWS ont choisi d’agir à leur manière en lançant un grand concours, le Deepfake Detection Challenge, dont l’objet est la création d’un logiciel capable de détecter les deepfakes.
- Fin avril, 1 million de dollars seront offerts à l’équipe — 895 participants sont répertoriés — qui aura développé l’outil le plus convaincant. Les États-Unis ne sont toutefois pas les seuls à prendre la menace au sérieux puisque la Chine aussi a eu recours à la loi pour bannir les deepfakes.
- Gageons que d’autres États pourraient aussi prendre des mesures pour lutter contre ce « phénomène », et ce dès les prochains mois.
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Si vous êtes graphiste et que vous êtes intéressé par cette technologie pour vos futures créations, rien ne vous interdit d’y avoir recours, surtout si votre volonté n’est pas de produire des fake news à grande échelle.
Nul doute que cela pourra vous inspirer dans vos projets à venir…
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