Avez-vous l’âme d’un Full Stack Designer ?

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Full Stack Developer, Full Stack Marketer, Full Stack Designer : l’heure est à l’extension de son propre champ de compétences pour atteindre celui de ses collègues.

En effet, les termes “Full Stack” désignent cette capacité à prendre en compte toutes les phases d’un seul et même projet, de la conception au développement final. Le concept a été popularisé dans un premier temps chez les développeurs : après les spécialisations “front end development”, “back end development”, “back end server…”, le développeur Full Stack entre en scène et réunit pour le meilleur et pour le pire les différentes spécialités.

De la même façon, les “Full Stack Marketers” ont fait leur apparition pour enrichir les compétences du spécialiste du marketing. Ce dernier n’est plus seulement responsable de vendre son produit, il doit également maîtriser des compétences techniques (analytics, A/B testing, optimisation de landing page…) et liées au domaine créatif (contenus marketing, conception rédaction…).

Comment le “Full Stack” s’intègre-t-il dans le monde des designers ? Quelles en sont les conditions et modalités ?

 

Rôle & compétences du Full Stack Designer

Pour illustrer le rôle attendu d’un Full Stack Designer, il nous paraît pertinent de partir d’une offre d’emploi ; en l’occurrence, un poste de “Full Stack Designer” au sein d’App Innovators, LLC, une société américaine spécialisée dans le développement d’applications mobiles. Nous passerons sur le descriptif générique du poste pour nous focaliser davantage sur les compétences souhaitées, qu’elles soient méthodologiques ou logicielles.

Desired Skills

  • Mobile User Interface Design
  • User Research & UX Wireframing
  • Brand Identity Design
  • Strong Communication & Presentation Skills
  • Social Media Marketing
  • WordPress-Based Web Development
  • Juggle Multiple Projects & Meet Production Deadlines
  • Conduct Productive Meetings & Ideation Sessions (With Team & Clients)
  • Adaptability & Strong Problem Solving Skills

Desired Software Proficiency

  • Adobe Photoshop (Image Manipulation)
  • Adobe Illustrator (Illustration, Logo Design etc.)
  • Adobe InDesign (Print)
  • Sketch (User Interface Design)
  • Microsoft Excel (Data Entry)
  • Web (HTML, CSS, WordPress)
  • Dropbox (File Management)
  • Spotify (For Daily Jam Sessions)

Cette liste exhaustive des compétences attendues résument parfaitement le principe du Full Stack Designer. De la conception au plan marketing en passant par le développement, ce profil est impliqué dans toutes les phases d’un même projet.

Symptomatique des projets et méthodes d’innovation, le Full Stack Designer est “cross disciplinaire”, c’est-à-dire qu’il se situe à la croisée de plusieurs spécialités.

L’étendue de son implication dans les différentes phases du projet varie en fonction des théories. Selon Bill Welense, designer chez Isobar et maître de conférence à l’Université DePaul, ses missions concernent : les recherches sur l’expérience utilisateur (UX), le travail sur l’interface utilisateur (UI) et le développement front.

Au contraire, selon Ran Segall, co-fondateur de The NuSchool, son périmètre d’action commence aux études de marché et se prolonge jusqu’aux questions de la croissance. Il faut néanmoins ajouter que les problématiques liées aux développements back et de base de données sont prises en charge par le Full Stack Developer.

Cette conception s’adapte particulièrement au monde des startups dans la mesure où étant à l’origine du produit, le designer en constitue l’expert : il connaît ses objectifs, ses cibles, ses fonctionnalités… et est responsable de l’homogénéité des communications publiées à son sujet.

Malgré cette spécificité, les 2 approches se recoupent largement puisqu’elles considèrent le designer dans sa fonction première : la conception d’objets. Il n’est plus uniquement question de créer des interfaces purement esthétiques. C’est toute la méthodologie du design thinking, plaçant l’utilisateur / l’humain au centre de toutes les réflexions, qui est ainsi mise en avant dans ses missions.

La posture de départ du design thinking, et ainsi de nos Full Stack Designers, relève de la résolution des problèmes. Les utilisateurs rencontrent toutes sortes de difficultés au cours de leur parcours, auxquelles il convient de trouver des solutions.

Les missions du Full Stack Designer sont aussi nombreuses que diversifiées, ce qui implique la maîtrise de différents outils (Photoshop, Sketch, Excel…), langages (html, css…) ou encore connaissances en communication et marketing.

De ce fait, comment ce profil s’intègre-t-il dans une équipe ? Jusqu’à quel niveau de spécialisation le designer doit-il acquérir des compétences techniques ? Cela peut-il avoir un impact sur sa créativité ?

 

Enjeux pour les créatifs et les entreprises

En effet, la redéfinition du métier de webdesigner soulève un certain nombre de questions. Nous pouvons ainsi définir plusieurs types d’interrogations, comportant chacune des forces et des faiblesses face à ce nouveau profil.

Un profil multi-disciplinaire au sein d’une équipe pluridisciplinaire

Quiconque a déjà travaillé dans une agence web sait que la cohabitation “webdesigner – développeur” peut s’avérer difficile. Entre les utopies créatives des graphistes et les angoisses des développeurs sur la faisabilité technique, des tensions surgissent ça et là au gré des projets et de la volonté d’apporter de la disruption dans les créations.

De la même façon, l’intégration des maquettes au “pixel perfect” représente très souvent le Saint Graal.

Ainsi, l’arrivée d’un Full Stack Designer, conscient des enjeux techniques et commerciaux, fluidifie la communication entre les différents membres de l’équipe et de fait, renforce la cohésion. Les sessions de brainstorming relèvent alors de véritables échanges où chacun met en avant ses connaissances et points de vue.

Le niveau de spécialisation sur les problématiques techniques & marketing

Les technologies évoluent relativement rapidement et une veille active est indispensable pour maîtriser et se tenir à jour des nouveautés.

Néanmoins, le Full Stack Designer a-t-il autant de disponibilité pour :

  • réaliser ses missions
  • développer sa créativité par des sessions de veille
  • monter en compétences sur des langages de programmation
  • se tenir à jour des nouveautés techniques ?

En effet, les domaines de veille ne concernent plus uniquement le design, mais doit également se porter sur les spécialités annexes, le développement front-end et le marketing.

Bien souvent, l’implication du designer dans les étapes de développement (front-end) et de croissance n’est que ponctuelle. Le designer vient apporter ses recommandations, conseils et points de vue. Il peut même aller jusqu’à intervenir sur ces taches, si les ressources sont manquantes. Toutefois, il n’intervient pas nécessairement sur l’ensemble des étapes d’un même projet.

 

Quid de la créativité des designers ?

Lorsque nous travaillons sur des briefs, il est courant de négliger la partie technique lors des séances de brainstorming visant à faire émerger des idées. En effet, en oubliant les supports, il est plus aisé de construire des concepts qui se veulent disruptifs. Seulement dans un second temps, la question des supports réapparaît.

Ainsi, en toute conscience des enjeux techniques, les designers seront-ils toujours autant créatifs ? Ou ces connaissances peuvent-elles réduire leur créativité ?

A cette question, nous aurons tendance à répondre par la négative. En effet, comme nous l’abordions plus haut, il semblerait que le Full Stack Designer opterait pour la méthode du design thinking. Ainsi, lorsqu’il s’agit de concevoir un objet, le designer répond à un problème. Nous assistons ainsi à un glissement de paradigme : en passant de “Webdesigner” à “Design Thinker”, il se rapproche davantage des principes originels du design. La créativité s’exprime alors sur d’autres fronts et via de nouvelles modalités.

Le Full Stack Designer correspond à ces nouveaux profils à forte valeur ajoutée, nécessairement prisée par les employeurs. Hormis la question du salaire, plus élevée puisque prenant en considération l’ensemble des compétences du profil, les employeurs sont particulièrement intéressés par ce profil.

 

Qu’en est-il côté designer ? Ont-ils un intérêt à cette spécialisation ?

En tant que designer souhaitant intégrer une startup, celle-ci peut être intéressante, si tant est qu’il réussit à négocier un salaire plus élevé et un temps de formation dédié.

Post créatif réseaux sociaux

En tant que freelance, l’exercice nous semble moins aisé, dans la mesure où ils disposent de moins de temps : entre la prospection de clients, la réalisation des missions et la veille tendancielle, créative et technologique, il ne reste que très peu de temps pour l’acquisition de nouvelles compétences.

Toutefois, sans pour autant pousser la spécialisation à son paroxysme, le développement de compétences connexes à leur propre métier représente un atout non négligeable.

Ouverture d’esprit et optimisation de la communication entre les profils, autant de qualités qu’un entrepreneur / employeur recherche dans le cadre de ses collaborations.